Né en 2014 à , de l’union de Samuel Hollis et de sa femme Millie Blakesley, Daniel grandit dans un foyer peu aisé et troublé, son père ainsi que sa mère était très peu présent, chacun vivant leurs vies de leur côté et abandonnant leur fils unique, étonnamment le jeune garçon témoigna dès sa plus tendre enfance d’un caractère trouble fête et turbulent. Daniel était le genre d’enfant qu’on pouvait totalement qualifier de canaille, pour ne pas dire sale gosse, pour ne pas dire non plus p’tit con, une grande gueule comme on en fait peu et foutant la merde dès qu’il le pouvait, et cela ne s’améliora pas rapidement. En effet, dès son arrivée à l’adolescence, Dan se mit à fréquenter les jeunes peu fréquentables du coin et devint rapidement un voyou, cette fois on peut dire p’tit con, séchant pour aller se bourrer la gueule, commençant à fumer, se bastonnant régulièrement et tyrannisant même les autres élèves. Pourquoi faisait-il ça ? Même lui ne comprenait pas vraiment, il en tirait simplement un genre de satisfaction, et c’était si facile pour lui qui était naturellement costaud de victimiser des gens plus faibles. Tout partait en vrille, quand il était chez lui, ses parents quand ils étaient présents l’engueulait parce qu’il agissait mal, et quand il n’était pas chez lui, il agissait de plus en plus mal. Le train des conneries était lancé à pleine vitesse jusqu’au jour fatidique ou la famille d’un jeune qu’il avait envoyé à l’hôpital après lui avoir pété le nez et les deux bras décida de porter plainte, il avait à peine 18ans. Le jugement fut simple, ou bien il s’engageait dans l’armée, ou bien il faisait de la prison. Bien qu’étant un sale gosse, Daniel n’avait aucune envie de faire de la prison, et il pensait s’engager et servir dans l’armée uniquement pour la période que le juge lui demandait, et la quitter après pour retourner à ses éternelles bêtises.

Ha. Le con. Il se fit mater comme une petite merde une fois arrivé. Il avait décidé d’aller dans la Navy, pensant qu’il verrait au moins du pays, mais l’entraînement de son régiment s’est avéré particulièrement strict et difficile. La discipline, première fois qu’il entendait parler de ça, il avait prit l’habitude d’être celui qui donne les ordres pas celui qui les reçoit. Il faisait bien le malin au début, mais ce n’est pas resté longtemps. Il apprit à fermer sa gueule et à obéir, et progressivement, entraînement après entraînement il commença à en retirer un certain plaisir. Un genre de satisfaction, un plaisir dans le fait de ne pas réfléchir et d’agir machinalement, le fait de vider sa tête de tout ce qui l’entoure et de ne plus penser à quoi que ce soit. Plus de problèmes, plus rien en fait, mais ça fait du bien de plus penser aux problèmes. Il était si acharné dans ses entraînements qu’il devint très bon dans les situations réelles et fut rapidement considéré comme meilleur de sa promotion et vu proposer l’entrée des Seals. Entrée qu’il, bien qu’aillant fini les années demandées par le juge, accepta automatiquement. Plus dur, plus strict, plus violent. C’était ça l’entraînement des Seals, tellement dur, mais il ne lâcha rien, il avait totalement accepté le principe de l’armée et l’avait embrassé, oubliant son individualité et obéissant purement et simplement lorsque la situation le demandait, une vraie machine. Il devint assez rapidement lieutenant là-bas, et commença alors une série de missions aux Moyen-Orient, l’une allant devenir l’élément perturbateur principal dans l’histoire de sa vie.

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- Chef, on les a en visuel.Ils sont 24 à l’extérieur actuellement, dont 7 en face de vous.

- Très bien, on vous laisse les autres. Coupant le micro, il enchaîna à ses coéquipiers. Ok les gars, on va avancer, ils sont 7 en face, vous me les fumez et on rentre à l’intérieur, une fois à l’intérieur plus un bruit et on avance doucement, on sait pas ce qu’il y a là-bas.

Ils avancèrent doucement, tous prêt à faire feu dès qu’il le faudrait, sa section était doté de 12hommes tous plus entraînés les un des autres, leur mission était de reprendre une ville aux terroristes, et plus particulièrement d’aller tuer leur chef. Délicat certes, mais à la mesure de leur force, et jusque la tout c’était bien déroulé, ils allaient entrer dans le bâtiment ou se trouvait leur cible. D’un coup, l’embuscade, les sept terroristes s’étaient cachés et mis en position pour accueillir les intrus. Pas de problème. Tous se mirent automatiquement à couvert une fois le premier tir, et depuis leurs positions, canardait leur ennemis. Pas un seul blessé. De la chance ? Peut être. De l’expérience ? C’est sur. Les ennemis n’avaient pas tenus le coup, tous morts.

L’escouade entra alors dans le bâtiment aussi vite que possible, ne s’attendant pas à tomber nez à nez face à une force un peu spéciale de l’ennemi. Deux hommes, un ado, ainsi que ce qui semblait être un genre de loup-garou. Un loup-garou ? Sans doute un de ces supers avec des pouvoirs chelous, j’veux dire c’est sympa les super-héros mais les pouvoirs c’est quand même étrange. Ni une ni deux, les ennemis réagirent et les soldats aussi. Dommage. C’était pas n’importe quels ennemis. Le genre de loup-garou sauta automatiquement sur Daniel, lui déchirant son kevlar d’un coup de griffe qui trancha au passage, bien que peu profondément, son torse, ce qui laissera une cicatrice ainsi qu’un très mauvais souvenir. Il lâcha son arme sur le coup,repoussé, tombant à terre. Il entendit des genres d’explosions et des coups de feux, relevant la tête pour voir le sale clébard lui revenir dessus. Il le plaqua au sol, plantant ses griffes dans son bras gauche et son épaule droite. Dan grogna de douleur mais ne perdit pas de vue sa survie, il tira son couteau et le planta dans le ventre du cabot, qui sur le coup de la douleur recula un instant tout en relâchant son étreinte. Dan en profita pour attraper son FiveseveN, bonne idée, mais pas assez rapide, le chien attaqua à nouveau, essayant de mordre le crâne de Daniel. Heureusement pour lui, le casque qu’il avait sur la tête était assez résistant, cependant la vue de l’intérieur de la gueule d’un chien n’est pas des plus belle, surtout quand la bave coule sur ton visage, Daniel hurla et dans un réflexe hors du commun, leva son bras et poussa le canon du pistolet sur la tempe du chien. La balle parti, le crâne explosa, répandant du sang, des bouts d’os et de la cervelle sur le sol à côté.

Le bruit et l’action rendirent Daniel inactif pendant quelques secondes, complètement sonné, il finit par pousser le corps et regarda autour de lui. Tout le monde tirait dans tout les sens, mais l’un des ennemi semblait insensible aux balles, elles ricochaient sur lui comme si il était fait d’acier. Un autre, pouvait faire sortir des pics de son corps, et tirait des brochettes depuis le bout de la pièce avec d’autres terroristes, eux armés de mitraillettes. Le dernier, le gamin, restait à couvert mais sortait occasionnellement pour balancer du shrapnels à mains nues grâce à des ondes de chocs. Sept des douze hommes étaient déjà morts. La situation n’était pas des plus avantageuses. Daniel reprit son arme rapidement et essayant de rejoindre ses coéquipiers, se prit une balle a travers l’avant-bras. Il tomba à nouveau en serrant les dents, heureusement un soldat à côté de lui l’attrapa et le hissa derrière un muret.

- LIEUTENANT VOUS ALLEZ BIEN ?!

- J’AI CONNU MIEUX MAIS ON FAIT AVEC CE QU’ON A, VISEZ LES GARS AU LOIN DES QUE VOUS LES VOYEZ SORTIR, TANT QU’ILS SERONT LA ON POURRA PAS S’ENFUIR! 

Son coéquipier juste à côté obéis et jeta un coup d’oeil pour tirer, quelques secondes plus tard, son visage venait d’être transpercé par du shrapnel, son corps s’écrasa lourdement en arrière, Dan ne pouvait rien rater de la scène. Le visage du gars était déchiré en morceaux, criblés de bouts de ferrailles, mort sans aucun doute sur le cou^p, personne survivrait à ça. L’image s’ancra profondément dans sa mémoire. Cependant, dans le feu de l’action, le doute n’est pas permis. Un autre de ses coéquipiers venait de sortir de la couverture pour essayer de tuer le gamin, les balles fusèrent juste à côté de lui et alors qu’il lançait encore une volée de shrapnel, Daniel sauta et plaqua son soldat au sol pour ne pas qu’il meure. Tout le métal arriva dans ses jambes. La douleur qu’il ressentait pour son torse ou son bras n’était rien face à ça. Ses jambes étaient dans un sale état, transpercées et brisées par la force du choc. Il ne put se retenir de hurler, pendant ce temps, un autre de ses hommes avait saisi l’opportunité pour tirer dans le petit. Une balle dans l’épaule. Il était en vie, mais la douleur fut si forte que ses pouvoirs se déclenchèrent tout seuls. Une gigantesque onde de chocs fit éclater la salle et repoussa tout les gens présents sans exception.

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- Comment vous vous sentez lieutenant ?

- Vu la quantité de morphine que j’ai bouffé je sens pas grand-chose, mais je peux pas bouger mes jambes ça c’est sur. 

- Je suis désolé Lieutenant, vos coéquipiers on fait de leurs mieux pour vous rapatrier le plus vite possible mais il était déjà trop tard pour sauver vos jambes. Vos os ont pris un sacré choc et vos tissus musculaires aussi. Vous ne pourrez plus marcher. 

- Merci d’être franc docteur, mais est ce que vous pouvez me laisser seul pour le moment s’il vous plait ? 

Le médecin en blouse blanche sortit de la pièce, laissant Daniel seul allongé dans son lit d’hôpital, regardant par la fenêtre, complètement déboussolé par la perte de sa vie entière. Presque l’entièreté de son escouade avait péri sous la puissance ennemis, les pouvoirs de ces gens s’étaient avérés trop puissant pour eux, comme si leurs entraînements si difficile soit-il pouvait être entièrement dépassé par un simple abruti avec un pouvoir. Ils n’avaient quasiment rien put faire. Leur mission avait purement et simplement échoué, avec bien plus de pertes de leur côté en plus, si le reste avait survécu c’était grâce au chaos semé par la perte de contrôle du petit, les troupes ennemis s’étaient retrouvés éloignés et les soldats à l’extérieur du bâtiment avait su saisir l’occasion pour venir récupérer ceux encore à l’intérieur. Il avait énormément de chance d’être encore vivant après toute ces blessures. Mais pourquoi lui était vivant alors que tant d’autres avait péri de manière horrible et sans rien pouvoir faire pour éviter ça. Cette image ne quittait pas sa tête, si il n’avait pas dit ça, ce gars serait en vie, son visage n’aurait pas disparu comme il l’a fait. Putain. Il y pensait, sans s’arrêter, tout ces morts, ce décor sorti tout droit de l’enfer, son impuissance face à tout cela, et la défaite absolue de son travail acharné. La fatigue finit par le faire s’endormir dans un profond sentiment d’échec.

C’est la que ça commença. D’un coup, d’un seul, il se réveilla en plein milieu de la nuit, une douleur sur l’entièreté de son corps, très violente, se manifesta. Il hurla à s’en déchirer la voix. Son pouvoir s’activait. Ses os se reformaient pour prendre une forme de ressort. Tout ses organes et toute la chair de son corps se changeaient progressivement pour devenir rebondissantes et élastiques. La douleur dura une semaine entière. Une semaine passée à se réveiller en souffrant et à s’évanouir à cause de la douleur. Il était constamment shooté à la morphine pour qu’il ne ressentent plus rien mais ça ne faisait qu’atténuer la douleur, elle ne disparaissait jamais totalement. Au bout de la semaine, son corps avait changé, ses os étaient réparés, mais n’avait plus du tout la même forme qu’auparavant. Il resta encore coincé au lit plusieurs jours le temps que ses blessures soient totalement réparés avant d’être emmené en rééducation. La bas, Daniel prit une énorme claque dans le moral. Il essaya de marcher pour la première fois depuis plusieurs semaines. Son pied toucha le sol, sa jambe s’affaissa et se plia sur elle même avant de le propulser plus loin, le faisant tomber au sol et rebondir jusqu’au mur. Son corps avait changé. Ca ne sera plus jamais comme avant ça c’est sur. Il chiala le soir même, maudissant sa propre faiblesse. Le jour d’après, la même chose, et après, la même chose, encore et encore, jours après jours, les progrès étaient lents, mais tout de même présent, réapprendre à tout faire quand on a 33 ans c’est compliqué. Mais quand on est habitué à l’entraînement, on lâche rien tant qu’on y arrive pas. Après plusieurs longs mois à réapprendre à vivre, Daniel put enfin quitter l’hôpital et retourner chez lui.

Là-bas, rien ni personne ne l’attendait. Il avait tout donné à l’armée, mais après tout ce merdier et ses conséquences, il ne pouvait plus continuer et avait donc du retourner dans sa vie à côté, vie plutôt vide, il avait toujours mis sa vie personnelle de côté pour tout consacrer à l’armée. Maintenant qu’il se retrouvait tout seul chez lui sans vraiment d’endroits ou retourner, la déprime faisait partie de sa vie de tout les jours. Il ne faisait plus rien, rien du tout, s’enfermant sur lui même, buvant et fumant à tout va pour faire partir les mauvais souvenirs. Le traumatisme restait. Il se souvenait chaque jour de ce qu’il avait fait et vu, et surtout de tout ce qu’il aurait put faire pour que ça ne se passe pas comme ça c’était passé. De la torture. Pour rien. Il resta dans cet état plusieurs mois. Un déchet. Un déchet humain. Et un soir. Se lavant les mains, il se regarda dans le miroir. La vue lui semblait si pathétique.
C’est moi ça ? Qui je suis putain ? Plus un militaire ça c’est sur. Mais si je suis plus un militaire qu’est ce que je suis ? Un putain de super avec un pouvoir qui me transforme en incapable ? Putain de merde. J’avais presque oublié à quel point c’était dur de penser par soi même. Mais putain ça peut pas être moi ça. 
Il commença à s’énerver, donnant un coup dans le miroir et le fissurant.
C’est pas moi ça. 
Le jour d’après, on pouvait le voir courir dans la ville. Il recommençait à faire du sport. D’un coup de tête. Il se reprit en main. Après avoir réapprit à bouger, il réapprit à vivre réellement. Bougeant, sortant, reprenant le contrôle sur sa vie, il pensa longuement à ce qu’il devait faire. Il était devenu un super. Il avait un pouvoir maintenant, comme les héros qu’il regardait seul devant la télé quand il était petit et qu’il rêvait d’imiter. Un adulte avec un rêve de gosse. Le choix s’était fait tout seul. Il pouvait aider les gens, il en avait la capacité, alors pourquoi ne le ferait-il pas ? Un sourire se dessina sur son visage lorsqu’il réalisa cela, il serait un héro, se battant contre ceux qu’il juge mauvais et aidant les gens dans le besoin, qu’est ce qui peut être plus classe que ça ?

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- « Vous êtes sur que vous voulez acheter ce vieux hangar mon gars ? D’accord il est pas cher mais si vous comptez vivre la dedans va vous falloir du courage. »

Daniel était debout devant le bâtiment situé juste à côté du fleuve, sur les docks de East Shore , il fumait sa clope en le regardant, un petit hangar, vraiment pas grand, mais largement trop grand pour un gars tout seul. Mais Daniel voulait l’utiliser comme logement, garage ainsi que salle d’entraînements, et quoi de mieux pour ça qu’un hangar ? Il tira une dernière taffe et écrasa sa clope sous son talon tout en recrachant la fumée. Il se tourna alors vers le vendeur en souriant.

- « Bien sur que je veux l’acheter, et croyez moi, du courage j’en ai à revendre. »