Il était l’heure. L’heure d’aller à son ‘’travail’’. L’heure de sortir, tard, le soir, pour aller vendre de la drogue à presque tous ceux qui le voulaient. Faisant attention de ne pas se faire prendre par la police, les super-héros ou autres. Bref, pas le genre de job à avoir un syndicat et des vacances payées.

Mais c’était payant, ça il fallait qu’elle le dise. C’était grâce à cet ‘’emploi’’ que Rosie réussissait à vivre à New Haven avec un bel appartement plus ou moins cher, ainsi qu’encore un peu d’argent à dépenser après toutes les factures payées. C’était un métier dangereux, pas très joyeux… Mais c’était le seul que la jeune femme avait été capable de se procurer.

Rosemarie avait passé toute l’après-midi, couchée dans son lit à regarder dans le vide. Les diverses pensées anxieuses, dépressives et intrusives qu’il y avait dans sa tête la forçaient à rester au lit. Elle n’était pas capable de faire autre chose. Même qu’elle n’avait pas soupé, cette soirée la, mais… Aucune faim. Elle était habituée, en fait. Aussi triste que c’est d’y penser.

Alors la belle aux cheveux de jais se força à se lever. Sa tête, ses bras, ses jambes étaient tellement lourds. Si difficile à bouger. La jeune femme resta assise dans son lit, pendant quelques minutes encore. Sans bouger, la main sur le front. Allez, il fallait qu’elle se lève. T’es capable, Rosie. T’es capable.

Avec un effort qui lui semblait surhumain, la dealeuse de drogue réussit à s’extirper de son lit, mettre des vêtements propres et s’en aller dehors. Elle avait déjà ce qu’elle avait de besoin pour ce soir, pas besoin de passer voir les super criminels… C’est en mettant son voile sur sa bouche que Rosemarie ouvrit la porte de son appartement.

Elle marcha pendant quelques minutes pour se rendre à un de ses coins habituels. Quelque part dans un des quartiers les moins… Respectés. Malheureusement, même si ça sonnait très cliché, c’était un des meilleurs endroits pour vendre. Il était 00h24. Elle était déjà un peu tard, mais les ‘’clients’’ n’avaient qu’à se faire foutre. Rosie n’était pas payée à l’heure.

Entrant dans un stationnement extérieur abandonné, Rosemarie monta au troisième étage. C’était un de ses endroits, à elle. Ceux qui y venaient savaient qu’elle était là et c’était, d’habitude, par ‘’référence’’ que Rosie avait de nouveaux clients. Ah et en parlant de clients, il y avait déjà deux personnes qui attendaient qu’elle arrive.

You’re late!

Spoiler:

Rosie grogna sous son voile. Ces gens-là ne pensaient qu’à eux. Ils n’allaient pas mourir, tout de même.

Yeah I know, I know.

Spoiler:

S’ensuivit alors le deal habituel. Rosie prenait, d’abord, l’argent, puis elle donnait la drogue. Par contre, il y allait avoir un petit problème.

I’m missing 30$.

Spoiler:

Again ?! Your shit is so expensive, man!

Spoiler:

Hey I’m not the one deciding how much this shit costs. It’s ‘’quality stuff’ or so i’ve heard, but you can always fuck off to some place else and buy some shit drugs with God knows what inside. I don’t give a shit. So you’re paying or not ?

Spoiler:

Après quelques secondes d’hésitation, le jeune homme de 20 ans, environ, lui donna l’argent manquant. Jaws, elle, donna un sachet en papier brun au jeune homme qui confirma son contenu.

Du coin de son œil doré, Rosie aperçu du mouvement. Un autre client, probablement. Les deux hommes, contents de leur achat, partirent tandis que la dealeuse rangeait l’argent dans son sac. La jeune femme masquée se retourna vers la nouvelle venue… Hm, avec la noirceur, elle n’arrivait pas à la reconnaitre. Mieux valait utiliser sa phrase test.

"Oh, but, grandmother, what a terrible big mouth you have."

Spoiler:

Dès qu’elle ouvrit la bouche, tous les instincts de Rosie se mirent en alerte. Premièrement, elle n’avait pas répondu à sa question, deuxièmement, elle savait qu’elle vendait de la drogue, mais ce n’était pas une policière, puis… Elle savait son nom ?! Comment ? D’habitude, les gens l’appelaient Jaws, son surnom. Si elle savait son nom… Qu’est-ce qu’elle savait d’autre ?

La panique se mis à s’emparer de la belle, tandis que ses yeux se fixèrent sur son arme, levée dans les airs. Elle voulait des noms, elle voulait que ses patrons tombent, mais… Non. Elle ne pouvait pas faire ça. Il fallait qu’elle fasse quelque chose. Il fallait qu’elle…

Ce fut plus fort qu’elle, la première chose que Rosie pensa à faire était de lui sauter dessus, retirant son voile qui recouvrait sa bouche. Alors les deux jeunes femmes se retrouvèrent donc par terre, Rosemarie au-dessus d’elle, la bouche à découvert. Elle la tenait contre le sol, avec ses mains et ses jambes. Il n’y avait aucun moyen pour elle de s’échapper.

How the fuck do you know my name ?! Who are you ?!


Spoiler:

Le cœur de la jeune femme battait très fort. Toutes sortes de pensées anxieuses passaient dans sa tête. Est-ce qu’elle la suivait depuis longtemps ? Est-ce qu’elle savait pour son père ? Est-ce qu’elle était… Engagée par lui ? Non non non… Il ne pouvait pas l’avoir retrouvée, c’était impossible. Impossible!

Se faisant la plus intimidante qu’elle le pouvait, toutes ses dents à découvert, Rosemarie la regardait directement dans les yeux. Ses pupilles verticales étaient très fines, très étroites.

You can’t know me, it’s impossible! It’s NOT possible! You’re…


Spoiler:

Bien qu’elle se voulait menaçante, des larmes commencèrent à couler de ses yeux, sur l’autre jeune femme .Des larmes de peur. Si c’était vraiment son père qui l’envoyait elle, s’en était fini. Plus jamais elle n’allait pouvoir vivre librement, elle en était certaine. Il allait lui faire tout un tas de trucs, toutes les plus horribles les unes que les autres. C’est ce qu’il lui avait répété tant de fois… Que c’est ce qu’il ferait si elle se sauvait et qu’il la retrouvait.

I will fucking kill you if he sent you! I will KILL you!


Spoiler:

Sa voix, cette fois, était tremblante et remplit de peur. Rosie n’avait jamais tué personne dans sa vie, mais si c’était pour survivre, alors elle allait devenir le monstre que tous les autres disaient qu’elle était.

Des fois, Rosemarie oubliait qu’elle vivait dans une ville remplie de Supers. Des fois, elle se pensait seule. Même s’il y avait des civils normaux, il y avait beaucoup de Supers. Le fait qu’elle lui dise qu’elle pouvait lire dans sa tête n’aurait pas dû l’étonner autant que ça l’avait fait mais… Pour une raison quelconque, cette idée ne lui était jamais venue en tête.

Elle ne connaissait pas son père, mais elle pouvait lire dans sa tête. Non non non, ça non plus ce n’était pas bon. Il ne fallait pas…. Il ne fallait pas… Mais elle continua de parler. Elle lui parla de son père, de ses beaux yeux ?! Ses BEAUX yeux ? Comment était-ils beaux ? Ils étaient inhumains, ils étaient terrifiants pour les autres. Comment pouvait-elle dire qu’ils étaient beaux ? C’était impossible. Impossible…

Puis, dans sa confusion, la prise sur Fiona se relâcha et celle-ci se jeta dans ses bras, l’enlaçant. C’était la deuxième fois de la journée que quelqu’un l’enlaçait comme ça. Adélaïde en premier, puis maintenant Fiona. Elle lui répétait qu’elles n’étaient pas des monstres…. Pas des monstres… Elle n’avait rien de monstrueux, elle.

Alors Rosie se défit de son emprise, se relevant en passant une main dans ses propres cheveux, nerveusement. Il fallait qu’elle fasse attention à ce qu’elle pensait. Ne pas penser à Ta… Au boss. Ne pas penser à son père. Ne pas penser à sa vie de merde. Elle ne voulait pas qu’elle sache sa vie. Regardant Fiona, par terre, Rosemarie grogna.

And what do you know about monstrosity?! Look at you, you have a normal FACE and normal EYES. Yeah, YOU’RE not a monster. I am.


Spoiler:

La voix de Rosie tremblait un peu, tandis que sa gorge se serrait. Elle n’avait pas le droit de lui dire qu’elle avait vécu les mêmes choses qu’elle. Elle n’avait PAS le droit. Jaws mis ses deux mains sur sa tête, comme si elle essayait d’empêcher Fiona de lire dans ses pensées.

And leave my thoughts alone! You’ll only get yourself killed if they find you!


Spoiler:

Il fallait qu’elle pense à autre chose. Quelque chose de complètement hors contexte pour lui donner une mauvaise piste si jamais elle était dans sa tête en ce moment… Alors elle pensa à la situation coquasse, plus tôt, avec Adélaïde. Avec sa maison, le mode cul et tout ça. Si la situation actuelle n’était pas si dramatique, la jeune femme aurait étiré un sourire sur ses lèvres. Elle n’avait qu’à garder cette idée en tête.

Il fallait qu’elle s’enfuie de cet endroit… Il n’était plus sécuritaire pour elle, pas avec Fiona. Il faudrait qu’elle s’en trouve un nouveau. Urgh elle ne réalisait pas à quel point elle venait de ruiner un bon endroit de vente ! Elle espérait que le grand patron ne serait pas mécontent avec elle… Le problème, c’est que Fiona était entre elle et la sortie. Et clairement, elle n’allait pas la laisser glisser entre ses doigts aussi facilement.

Let me go.


Spoiler:

Et la dénommée Fiona commença une longue tirade. Une tirade qui choqua émotionnellement la belle aux cheveux de jais. Une tirade ou elle lui racontait toute sa vie, ce qu’elle avait vécu. Il était vrai que d’avoir un pouvoir comme le sien, sans le comprendre et entendre le jugement des gens sans arrêt… Ça devait être terrible, mais Rosie se disait qu’elle n’avait même pas à lire dans les pensées pour savoir ce que les gens pensaient d’elle.

Et puis un truc étrange se produit. La même personne parlait, mais… Ça n’avait pas l’air de la même personne ? Les prononciations des mots étaient différents, la manière qu’elle parlait. C’était subtil, mais c’était bien là. Rosemarie fronça les sourcils, ne comprenant pas tout ce qui se passait. Puis elle lui dit que ses yeux étaient magnifiques et ses dents… Sexy ?! Instinctivement, la jeune femme posa la main sur ceux-ci. Sexy ? Elle ? Quoi, vraiment ? Jamais elle n’avait entendu ça. En fait, les seules fois qu’elle l’avait entendu, c’était faux et c’était un de ses ‘’one-nights’’ qui s’était moqué d’elle d’une manière tellement humiliante… Alors le simple fait qu’elle lui dise ces mots fit rougir la dealeuse.

C’est là que Fiona perdit complètement Rosemarie. Surtout parce qu’elle avait l’air de se parler à elle-même ? Se demandant à elle-même pourquoi elle pensait des choses comme ça. La confusion ne faisait qu’augmenter chez Rosie qui, clignant des yeux, se fit présenter une autre personne l’intérieur de Fiona. Une dénommée Jess. Alors elles étaient deux dans cette tête là ? Comment est-ce qu’elles faisaient pour… Euh ouais. Détail non important, Rosie, t’as pas savoir ça.

I huh…


Spoiler:

C’était comme regarder un two man show, mais avec une seule personne. Soit elle se moquait complètement d’elle, soit c’était vrai et Fiona avait bel et bien deux personnalités, mais pourquoi elle lui racontait toute sa vie comme ça ?

Ce qu’elle lui dit par la suite ne fit qu’empirer sa colère plus qu’autre chose. Elle pensait qu’elle n’avait jamais essayé de travailler ailleurs ? Qu’elle n’avait jamais essayé de vivre d’une manière honnête ? Est-ce qu’elle pensait qu’elle VOULAIT cette vie ? Si c’était le cas, alors son pouvoir de lecture dans les pensées était brisé. Pendant deux ans elle avait été une sans-abris à cause de son visage. Personne ne voulait d’elle. Et lorsqu’elle pensait que New Heaven allait être différent, la réalité lui donna une belle gifle en pleine figure.

Do you think I haven’t tried that ?! Do you think this is my first choice ? I’ll take this job over going back to living in the streets. It’s the only people that accepted me. I don’t want to be a hero. I just want to live a normal life. This city doesn’t want me. In the two years I’ve been here, i got enough proof of that.


Spoiler:

La jeune femme parlait avec une gorge serrée. Elle essayait de ne pas se mettre à pleurer. Les deux dernières années qu’elle avait passées à NH revinrent dans sa tête. Sa recherche d’emploi qui se fini par une pile de refus. Des jours sans manger, presque sans eau. Pas de logement. La peur de dormir dehors dans la rue, ne sachant jamais si elle allait se faire agresser ou violer. Une femme seule, la nuit, ça court tous les risques du monde.

So don’t you DARE tell me this city exists for us. It exists for you.


Spoiler:

Rosemarie serrait les poings inconsciemment, pleine de rage. Il fallait qu’elle réussisse à se faufiler derrière elle…

Et la voilà encore qui la complimentait sur ses yeux. Ses yeux qui, pour elle, lui semblèrent si inhumains. Ce compliment la pris au dépourvu, encore une fois. Pourquoi est-ce qu’aujourd’hui, elle avait rencontrée deux personnes qui l’acceptaient ? Pourquoi est-ce qu’elle ne les avait pas rencontrées plus tôt ? Quand il n’était pas trop tard pour elle ?

Après ça, son langage corporel sembla changer, prenant une pose défensive. Elle n’allait vraiment pas la laisser partir, hein? Alors si c’était comme ça, Rosie allait devoir se battre. Pas qu’elle était très bonne pour se battre, de base, mais sa force était au-dessus de la moyenne des autres filles. Avec son corps tout de même bien entrainé, Rosie était capable de surpasser la puissance de bien des gens… C’est la dessus qu’elle comptait, en fait. Il n’était pas question qu’elle utilise ses dents pour tuer. Elle ne voulait pas tuer quelqu’un… Elle ne voulait pas être le monstre que tout le monde lui disait qu’elle était.

Alors Rosie se prépara à attaquer. S’il fallait qu’elle lui assène une coup de poing au visage pour qu’elle puisse s’enfuir, alors soit. C’est elle qui l’avait demandé. Rosie essaya de faire le vide dans son esprit, si elle était capable de lire dans sa tête, alors elle avait un désavantage assez important… Mais il ne fallait pas penser, il fallait juste… Le faire.

Rosemarie pris une grande respiration, serrant ses dents et les poings. Elle était prête. Prête à frapper, prête à se battre. D’un pas déterminé, la belle aux cheveux de jais avança vers Fiona (ou Jess, elle n’avait aucune manière de savoir c’était laquelle qui se trouvait devant elle) et accéléra le pas pour aller lui donner un coup de poing en pleine figure.

Et juste à l’instant ou elle faisait son action, un flash lui revint en tête. Elle avait déjà essayé ce petit stratagème avec son père. Comment ça avait fini ? Trois ou quatre baffes sur la bouche et un mois de confinement dans sa chambre. Oui, elle se rappelait qu’à chaque fois qu’elle se rebellait contre lui, ça ne marchait jamais. Il était bien trop entrainé par l’armée pour elle. Bien trop intelligent, bien trop prêt à tout. Ce n’était pas une adolescente en croissance qui allait l’arrêter. Même quand elle lui criait après d’en finir avec lui, elle n’avait aucune idée pourquoi il continuait de la garder en vie. Elle le détestait. Elle le détestait plus que tout.

L’histoire se répète, comme on le dit…

Et comme avec son père, Rosie fut facilement placée en soumission sur le sol. Couchée sur le dos, les rôles étaient maintenant échangés. Rosemarie se débattait et essayait de se défaire de l’emprise de Fiona, mais rien à faire. Elle était à sa merci… Comme son père. Et sa voix, une voix autoritaire qui l’ordonnait des choses.

Fiona (ou Jess) se mis à lui dire des choses, mais pour la jeune brune, il était trop tard. Son cerveau, son syndrome post-traumatique, était bien trop fort. Encore bien trop présent.

Et soudainement, tout autour d’elle se transforma. Elle était de retour dans son ancienne maison et ce n’était pas Fiona qu’elle avait au-dessus d’elle, mais son père qui lui criait après. Il lui disait d’arrêter d’agir comme un enfant, qu’elle n’était qu’une petite idiote. Il lui donnait des baffes, il lui crachait au visage, lui jetait des insultes toutes les plus blessantes les unes que les autres. Elle ne faisait que le déranger dans ses expériences, elle ne faisait qu’être un boulet. Même si elle n’était pas capable de voir son visage… C’était lui. C’était lui qui était sur elle, en ce moment. C’était lui qui avait le contrôle, encore une fois.

Non… Non non non non nonnonnonnonononononononononononono. Elle ne voulait pas revivre ça, elle ne voulait pas! NON!

Nein! NEIN! Bitte, Papa!! Bitte tu wir nicht weh!! BITTE PAPA!!!


Spoiler:

L’allemand sorti tout seul. C’était la seule langue qu’il voulait qu’elle parle à la maison et si elle osait parler anglais dans cette position, c’en était fini d’elle. Fini. Alors elle se mis à parler allemand. Elle se mis à supplier, comme elle le faisait quand elle avait 15 ou 16 ans. Les souvenirs affluaient dans la tête de Rosemarie, de son père qui la frappait, même après qu’elle pleurait et qu’elle le suppliait d’arrêter. Des souvenirs qu’elle avait refoulé, qu’elle avait essayé tellement fort d’oublier. Des souvenirs qui, avec tout ce qu’elle avait vécu, au moins, avaient réussis à perdre de l’importance. Mais les revoila. Les larmes coulèrent à flot sur ses joues. Ses membres se mirent à trembler, sa respiration et son battement de cœur s’accéléraient, sa tête se mettait à tourner.

La peur affluait le corps de la mutée qui ne savait même plus ou elle était. Tout ce qu’elle voyait, c’était son père, mais son coté logique savait que c’était impossible. Mais il était la ! Sur elle! Elle pouvait le sentir ! Rosie se débattait du mieux qu’elle le pouvait, désespérée à s’enfuir.

Rien ne lui faisait plus peur, en ce moment, que son père qui était, pourtant, à des kilomètres de là.

Une voix retentit au loin. Une voix féminine. Une voix qui n’avait aucune place dans cette vision. De un, aucune voix féminine n’était présente dans son enfance. Sa mère n’avait jamais été dans sa vie. Son père n’avait jamais ramené de filles à la maison. Alors… qui parlait ? Qui…

La réalité revint à ses yeux comme une gifle en plein visage. La noirceur de la nuit, la jeune femme couchée sur elle qui lui parlait. Ce n’était pas son père. Son père n’était pas là. Son père n’était pas là.

Peu importe qui c’était, Fiona ou Jess, ce n’était pas important. Rosemarie enlaça celle au-dessus d’elle, la serrant aussi fort qu’elle le pouvait. Son corps était faible, fatigué, épuisé. Elle tremblait de peur, repensant à ses souvenirs avec son père.

Don’t… let him find… me, p-please don’t… let him find me…


Spoiler:

Ses mains agrippaient les vêtements de Fiona aussi fort qu’elle le pouvait. Son visage, enfoncé dans le creux de son cou. Elle avait eu une rencontre similaire dans la même journée avec Adélaïde. Peut-être qu’il était temps de tout laisser. Peut-être qu’il était temps qu’elle essaye de faire quelque chose d’autre, peu importe quoi. Avec Adélaïde, ce matin et maintenant Fiona. Peut-être que l’univers ou Dieu ou peu importe qui lui envoyait un message. Un message qu’il était temps de changer.

I-I want…. I want to… Stop… I-I want to stop… Selling d-drugs… To people…


Spoiler:

Rosemarie avait de la difficulté à parler. Sa gorge était serrée et les tremblements de son corps l’empêchaient de bien parler. Même ses pensées étaient toutes mélangées, toutes mêlées. Tout ce qu’elle savait, c’était qu’il fallait qu’elle s’accroche pour sa vie. Et en ce moment, sa bouée de sauvetage était cette étrangère avec beaucoup d’empathie. C’était, en ce moment, son seul rattachement à la réalité. Et elle ne voulait, en aucun cas, la laisser partir.

P-please…. Help… H-help me… I need help…


Spoiler:

Une parfaite étrangère était mieux que rien. C’était déjà mieux que ce qu’elle avait hier : Rien. Et si elle avait de la chance, cette étrangère allait accepter sa requête de l’aider. Elle allait peut-être… La sauver. La sauver finalement de cet enfer. Sa vie.

En sécurité… Elle était en sécurité ? Avec elle ? Rosemarie regarda aux alentours. Elles étaient toutes les deux seules dans un stationnement extérieur abandonné, dans un des pires coins de la ville. Est-ce qu’elle pouvait vraiment assurer sa sécurité ? Rosie n’en avait aucune idée, mais pour l’instant… C’était tout ce qu’elle avait. La confiance en cette parfaite étrangère qu’elle ne connaissait pas du tout. Cette dernière partie chercher son arme et revint vers elle, se penchant à son niveau encore une fois. Les grands yeux dorés et mouillés de la belle brune étaient fixés dans les siens.

Allez chez elle ? Non… East shore était beaucoup trop loin, mais… Chez elle ? Chez elle, c’était un trou à rat, mais si elle pouvait relaxer un peu, au moins. Peut-être que c’était la meilleure idée.

I… I live close. On your bike, it’s not gonna take long… I don’t have a car


Spoiler:

Ça lui avait pris une quinzaine de minutes à se rendre ou elle était, à pied, alors en moto… 5 minutes ? Gros maximum. Rosemarie suivit donc Fiona et Jess jusqu’en bas du stationnement. Rosie se sentait extrêmement vulnérable. Elle tremblait de froid, même avec sa veste et enlaçait le bras de Fiona. Elle avait une peur bleue. Comme si n’importe quoi pouvait soudainement l’attaquer et la tuer en un clin d’œil. Et la seule qui pouvait empêcher ça était à ses cotés.

Et elles descendirent lentement les étages du stationnement. Rosemarie ne se sentait pas très forte. Qu’est-ce qu’elle aurait fait dans une telle situation, toute seule ? Elle aurait passée la nuit couchée sur le ciment dur et froid du stationnement, probablement. Elle n’avait aucune aide. Elle n’aurait jamais osé demander à Adélaïde de venir l’aider ici. C’était beaucoup trop dangereux pour elle. La belle brune frissonna à l’idée de passer une seule autre nuit dehors, sans logement.

Puis, elles arrivèrent à l’étage le plus bas, celui qui menait à la sortie. La moto de la jeune femme s’y trouvait. Les pupilles verticales de la mutée s’élargirent, un peu sous l’émerveillement. Elle était très belle, très bien entretenue, très cool… Quelque chose que la jeune femme ne pourrait jamais se payer.

I’ll guide you to my place… B-but I must warn you, it’s not the safest place in the world.


Spoiler:

C’est ainsi que les deux jeunes femmes se rendirent à l’appartement de Rosemarie, sur la moto. Cela pris environ 5-6 minutes, comme elle l’avait pensé. Son appartement était dans un des pires coins de la ville. C’était un vieux building des années 2020, les briques extérieures étaient brisées à quelques endroits. Dehors, se tenaient quelques personnes qui faisaient partie de sa mafia. Parce que oui, ce building leur appartenait. C’était, en fait, en grosse partie, un entrepôt pour la drogue, les armes et tous les trucs illégaux qu’ils avaient. C’était un trou à rat, une soue à cochon, c’était vieux, délabré, en mauvais état, l’électricité et l’eau étaient présents, mais à part ça… C’était ce qu’il y avait de plus luxueux, dans ce bâtiment.

Rosemarie redonna le casque de moto à Fiona et débarqua de la moto. Dehors, en avant du building, il y avait des mafieux, des prostituées, des drogués. Tout ce qu’on pouvait rêver. Rosie pris la main de Fiona et, mettant son masque sur sa bouche, se dirigea d’un pas rapide vers la porte d’entrée. Un des gars qui se tenaient devant la porte, Henry, son nom, elle le connaissait bien… C’était un autre dealer.

Hey Butterface! Already back ? The Boss isn’t gonna be happy if you didn’t make a lot of money tonight…


Spoiler:

Puis, son regard se tourna vers Fiona.

Aaaah I see what’s going on…


Spoiler:

Rosemarie l’ignora et entra dans le bâtiment. À l’entrée, les néons au plafond vacillaient. Un gars se tenait, accoté sur la porte avec un bat de baseball. Il les regarda en fumant sa cigarette. On pouvait entendre, de l’autre coté de la porte, quelqu’un qui se faisait battre. Et quelqu’un qui engueulait une autre personne. C’était des choses quotidiennes pour la belle brune, mais ça restait troublant à chaque fois. Rosemarie tira la main de Fiona pour l’emporter plus loin dans le bâtiment. Elle restait au 5e étage et, malheureusement, l’ascenseur était brisé et jamais il ne serait réparé, ça elle en était certaine. Elles commencèrent alors à monter les escaliers un à un. Un couple de délinquant s’embrassait vigoureusement dans un des paliers de l’escalier et Rosie dû se faufiler entre eux et la cage d’escalier pour continuer. Ils ne bougeraient pas de là. Arrivant à son niveau, essoufflée, Rosemarie ouvrit la porte menant au couloir. Les murs du couloir étaient remplis de graffitis du symbole de la mafia à laquelle Rosie appartenait. Comme pour rappeler à tous ceux qui vivaient ici qu’ils étaient des possessions de la mafia. Que peu importe, lorsqu’ils revenaient ici, ils étaient à elle. Rosemarie restait au fond du couloir, dans le dernier appartement. Elle marcha rapidement, des bruits sexuels retentirent dans le couloir. Il fallait dire que les murs n’étaient pas très bien insonorisés.

Sortant sa clé, rapidement, Rosie ouvrit la porte de son appartement et y entra avec Fiona, verrouillant celle-ci aussitôt que la rouquine y entra. Rosie posa sa tête contre la porte, laissant sortir un grand soupire. Elle détestait cet endroit, mais c’était le seul qu’elle avait.

Se retournant pour regarder Fiona, gênée, Rose se frotta les mains ensemble, nerveusement.

Well… That’s my home… Sorry it’s a goddamn mess…


Spoiler:

Son appartement était en aussi bon état que le reste du bâtiment. Elle avait deux salles : Une cuisine avec les trucs nécessaires pour faire à manger, une table à diner et un réfrigérateur. Dans la deuxième salle, elle avait son lit, ses vêtements et un petit bureau en bois. Une petite salle de bain qui rendrait n’importe quel claustrophobe inconfortable avec une douche/bain, une toilette et un lavabo. Sinon, c’était très petit. Assez grand pour qu’une personne y vive, mais pas plus.

Rosie murmura, embarrassée de vivre dans un endroit aussi dégueulasse.

My little paradise…


Spoiler:

Rosemarie accepta le câlin de Fiona à bras ouverts. L’appartement de la belle brune l’avait plus affectée qu’elle ne l’aurait pensé. Il fallait dire que, pour quelqu’un qui n’y était pas habitué quotidiennement, c’était un enfer de vivre ici. Et ça, Rose ne le niait pas. Combien de fois avait-elle entendu de la violence, du sexe ou juste des bruits désagréables qui ne la faisaient pas du tout sentir en sécurité. Le petit verrou fragile était la seule chose entre une attaque d’un des gars de la mafia trop drogué qui voulait du sang. Oui, ses scénarios avaient souvent passé dans sa tête. Des cauchemars, aussi, qu’elle avait eu souvent. Comme de fait, des bruits sexuels se firent entendre de l’autre coté du mur. C’était désagréable, c’était bruyant, c’était sa vie.

Les paroles de la rouquine retentirent dans l’appartement et, étrangement, elles rassurèrent la dealeuse qui se sentait déjà un peu mieux depuis qu’elle se retrouvait dans les bras de Fiona. Puis, le contact se brisa et Rosie tassa les cheveux noirs qu’elle avait devant son visage, regardant Fiona et Jess de ses yeux dorés tout en fronçant les sourcils. Un travail honnête… Oui, elle aimerait ça, mais la question était de savoir qui l’accepterait. Elle avait déjà tant essayé de donner des CVs dans des magasins divers, mais aucun ne la voulait. Ils la jugeaient pour son physique et en plus d’un manque d’expérience. Parce que Rosie n’avait jamais eu de job auparavant. Alors en plus d’être hideuse et effrayante pour les autres, elle n’était pas très bonne.

Puis, elle lui demanda si elle avait d’autres occupations, d’autres intérêts et Rosemarie dût s’arrêter pour penser. Qu’est-ce qu’elle faisait quand elle n’était pas ‘’au travail’’? Dormir un nombre d’heures incroyables ou pas du tout, regarder dans le vide pendant plusieurs heures en se demandant si la vie valait encore la peine d’être vécue…

I… I’m not even sure I have something I like to do…


Spoiler:

Souvent, ce qu’elle faisait, c’était d’être couchée dans son lit, la télévision ouverte sur le canal des nouvelles, laissant celui-ci jouer pendant que son cerveau errait ailleurs. Quand elle était plus jeune, elle aimait lire et dessiner. C’était des trucs qu’elle pouvait faire seule, sans avoir à demander à personne de jouer avec elle. Parfait pour elle, l’enfant isolée qui faisait peur aux autres. Rosemarie se dirigea à la petite table manger dans le salon/cuisine et s’assit sur l’une des deux chaises. C’était une petite table bon marché, pas trop haute qui avait de l’âge, comme pas mal tous les trucs dans son appartement. Passant une main dans ses cheveux, Rosie soupira.

I used to like drawing and reading but… I haven’t touched a pencil in the past three years and the last book i read was for school…


Spoiler:

Sa tête commençait à lui faire mal. Tout était si écrasant. Elle voulait juste que tout finisse… Elle voulait juste que la vie arrête. Depuis tout le temps qu’elle avait été en dépression, tous ses intérêts avaient presque complètement arrêté d’exister. Tout ce qui remplissait son cerveau, c’était des mauvaises pensées intrusives et anxieuses qui lui empoisonnait l’esprit. Alors de penser à quelque chose qu’elle aimait faire c’était épuisant. Mettant sa tête dans ses mains et ses coudes sur la table, Rosie soupira.

You should just give up on me… I’m a lost cause in a way too complicated situation.


Spoiler:

Une formation de graphiste ? De bibliothécaire ? Pour ça, il faudrait qu’elle retourne à l’école et… Elle ne savait pas si elle était prête pour un investissement aussi large. Surtout que, les écoles post-secondaires étaient très dispendieuses alors, avec l’argent qu’elle faisait, Rosie ne pouvait pas se le permettre. Oui, son logement était payé et tout ça, mais quand même. Elle ne faisait pas beaucoup d’argent pour elle-même. En seule réponse à ces propositions, Rosemarie haussa les épaules. Elle n’avait pas l’énergie pour penser à tout ça, déjà qu’elle avait mal à la tête.

Elle avait dût lire dans sa tête, parce qu’aussitôt, Fiona se mis à s’inquiéter pour elle. Lui demandant quand elle avait mangé la dernière fois… C’est vrai, quand est-ce qu’elle avait mangé en dernier ? Ce matin, au café ? Probablement. Pourtant, elle n’avait pas eu faim de la journée, mais c’était très probablement une cause de son mal de tête.

Rosie regarda la rouquine dans les yeux pendant qu’elle lui parlait. Elle avait vu une lumière dans ses yeux ? Comment est-ce que c’était possible ? Ses yeux étaient si inhumains, si terrifiants pour les autres. Peut-être qu’elle lui disait ça seulement pour la faire sentir bien… Rosemarie resta silencieuse, encore une fois, n’osant pas dire ce qu’elle pensait. Mais bon, elle devait quand même le savoir, avec son pouvoir. C’était un peu intrusif dans sa vie privée, quand elle y pensait…

Puis, Fiona l’invita à aller vivre avec elle quelques temps et le regard de Rosie se remplis d’anxiété. Aller vivre chez quelqu’un, dépendre d’elle, comme un parasite. Non, elle ne pouvait pas faire ça. Elle ne pouvait pas s’Imposer comme ça, même si c’était Fiona qui l’avait proposé. De toute façon, son fournisseur était dans ce bâtiment et… Elle ne pouvait pas le quitter sans qu’il sache ou elle aille. Il ne contrôlait pas ses déplacements, mais il gardait un œil sur elle, toujours. C’était probablement sa façon de faire.

I-I can’t I…


Spoiler:

Lorsque Fiona embrassa sa main, la mutée la retira rapidement. Elle ne savait pas trop ce qu’elle faisait. Elle ne la connaissait pas, même si elle était chez elle. Embrasser la main de quelqu’un n’était pas un geste pour des gens intimes ? Oui, Rosie trouvait qu’elle était jolie, mais… Il y avait trop de choses dans sa tête pour qu’elle puisse penser à ça. C’était trop vite, trop soudain.

Fiona se leva alors pour chercher quelque chose à lui faire. Par contre, la dernière fois que la jeune femme avait été à l’épicerie, c’était… Y’a deux semaines. Quelque chose du genre. La motivation n’était pas là pour la belle, c’était difficile de se lever de son lit, le matin. Tout ce qui lui restait, probablement, c’était des pâtes et un restant de sauce à la viande.

I don’t have a lot of things to eat… I’m sorry.


Spoiler:

Un verre d’eau fut déposé devant elle, par Fiona. Ou Jess. Une des deux. La jeune femme n’hésita pas à vider le verre d’eau en quelques gorgées. Le fait qu’elle n’avait rien mangé ni bu depuis 7h30 ce matin commençait à l’affecter. Son ventre fit des bruits agonisants et la belle brune posa sa main sur son ventre.

Fiona mentionna son ‘’épisode’’ avec son père. Les images repassèrent devant ses yeux dans un flash et la jeune femme s’arrêta de bouger, les yeux grands ouverts. Heureusement, Fiona avait continué de parler, ce qui changea les idées de Rosie. Son regard doré se tourna vers le sien. Une mécanicienne ? Elle ? Elle n’en avait pas l’air.

Restant silencieuse tandis que Fiona et Jess s’assirent à ses cotés. Elle commença à lui parler et… Ses paroles lui remplissaient la tête de questions. Est-ce qu’elle avait vraiment à faire ça ? Est-ce qu’elle risquait vraiment de mourir à cause de son visage ? Est-ce qu’elle venait vraiment de l’appeler ‘’ma belle’’?...Huh ?

Les joues de la jeune femme devinrent un peu plus rouges. Belle ? Elle ? Jamais elle n’aurait imaginé entendre ces mots dirigés vers elle. Gênée, ne sachant pas trop quoi répondre, la jeune femme ne faisait que regarder Fiona, la bouche entre-ouverte, les joues rouges. La confusion envahissait son corps encore une fois, aujourd’hui. Qu’est-ce qu’ils avaient, aujourd’hui, tous ces gens qui la trouvaient jolie ? Belle, non horrible, peu importe. Deux personnes en une seule journée. Quelles étaient les chances ?

Fiona se leva et lui donna des pâtes avec une sauce à la viande. Son ventre lui faisait mal, son estomac se tordant à l’intérieur. Lentement, elle commença à manger ses pâtes, fixant son assiette. Elle avait été assez gentille pour lui faire à manger. Elle voulait s’occuper d’elle. Elle voulait l’aider… Mais Rosemarie avait de la difficulté à accepter l’aide des autres. Même si elle en avait terriblement besoin.

Thanks for… For the food.


Spoiler:

Continuant de manger lentement, Rosie se sentait gênée de manger devant quelqu’un. Sa mâchoire s’ouvrait grand, révélant l’intérieur de sa bouche mutée. Sa bouche étant au moins deux fois plus grosses que celle d’un humain normal, Rosemarie ne savait pas si elle allait rendre Fiona inconfortable… Ou la faire vomir. Toutefois, son estomac faisait de moins en moins mal et sa tête aussi, alors Rosie continua à manger, silencieuse.

Une fois terminée, la jeune femme se reposa contre le dossier de sa chaise. La fatigue de sa journée commençait à la rattraper. Sortant son cellulaire à l’écran brisé à multiples endroits, la dealeuse regarda l’heure : 1h57 du matin. Elle avait été réveillée depuis presque 24 heures.

If… You don’t mind I’m gonna… Go take a shower. You huh…


Spoiler:

Rosie regarda autour, sachant qu’elle n’avait pas grand chose pour occuper une invitée.

I know I have no right to ask, but… Please don’t leave.


Spoiler:

Rosie pris la main de Fiona dans les siennes, la regardant dans les yeux. Elle avait peur d’être seule. C’était extrêmement égoïste de sa part, qu’elle se disait, mais pour une fois qu’elle avait quelqu’un chez elle… Quelqu’un pour la rassurer, la nuit, quand elle entendait des gens de la mafia japonaise crier de l’autre coté de sa porte. Pour une fois…Alors la jeune femme se leva de sa chaise et se dirigea lentement vers la salle de bain, fermant la porte derrière elle. Rosie enleva ses vêtements, puis sauta dans la douche.

Après une bonne trentaine de minutes, la jeune femme, toute propre, sortie de la salle de bain avec, pour seul vêtement, une serviette lui entourant le corps.

Sous la douche, la belle brune avait essayé de vider son esprit. Elle était tellement fatiguée, mais l’eau chaude coulant sur son visage, sur ses yeux fermés et sur ses lèvres lui faisait du bien. Elle avait essayé de tout oublier de sa journée, pour le moment. Un moment, dans sa tête, avec aucune pensée anxieuse, ça faisait du bien. C’est pourquoi, en sortant de la douche, en s’essuyant un peu et en se recouvrant d’une serviette blanche autour du corps, Rosemarie avait complètement oublié l’existence de Fiona. Et le fait qu’elle était là, dans sa cuisine.

Alors en sortant de la salle de bain, Rosie poussa un petit cri de surprise, posant une mais sur sa bouche. La rouquine s’était exclamée fasse à cette situation et… Elle semblait apprécier la vision qu’elle avait. Les joues de Rosie rougirent, ne sachant pas trop comment réagir, mais avant même qu’elle ne put se cacher, la dealeuse sentit ses mains se faire prendre : Fiona était juste devant elle.

Ce qu’elle lui dit bourdonna dans ses oreilles comme des abeilles. Ses yeux dorés, grands ouverts et fixant ceux de Fiona. Une des plus belles femmes qu’elle avait rencontrées ?! Comment était-ce possible ? Avec son visage comme ça, ses yeux… Elle devait se foutre d’elle ?!

Mais ses paroles semblaient sincères. Ses yeux lui disaient qu’elle ne mentait pas. Oui, Rosie avait un peu peur, il fallait avouer. Elle n’était tellement pas habituée de se faire complimenter qu’une fois que c’était fait, elle perdait ses moyens. Puis, elle mentionna que la tonne de vaisselle accumulée avait été faite. Wow… Elle avait fait ça pour elle ? C’était… Tellement gentil de sa part. Puis, elle lui dit que si elle voulait, elle pouvait partir. Le cœur de la belle brune s’agita et Rosie serra les mains de Fiona.

NO!!


Spoiler:

Elle avait parlé beaucoup plus fort qu’elle ne l’avait voulu. Réalisant ce fait, Rosemarie baissa les yeux, gênée.

No… Please stay, I… I need someone with me tonight.


Spoiler:

Rose jeta un œil à son canapé pas très en bon état. Elle ne dormirait jamais bien sur ce truc.

Just… Wait here a second.


Spoiler:

Elle marcha jusqu’à sa chambre et ferma la porte. Rosie en profita pour mettre son pyjama : une simple camisole noire aux bretelles minces et un pantalon de pyjama blanc, un peu trop long pour ses jambes, mais c’est comme ça qu’elle aimait ça. Puis, la belle aux cheveux de jais commença à mettre tous les trucs qu’elle avait sur son lit soit par terre ou sur son petit bureau dans sa chambre. Des livres, des déchets en plastiques, des papiers, quelques billets d’argent, une brosse à cheveux, etc. Des trucs que Rosie, étant dépressive, n’arrivait pas à trouver l’énergie pour les ranger. Une fois tout tassé de son lit, la jeune femme entre-ouvrit la porte assez pour faire passer son visage dans l’ouverture

My bed is a lot comfier than this… Shitty sofa. You can sleep with me… B-but don’t try anything or I’ll bite you!


Spoiler:

Rosemarie essayait de faire une blague avec la dernière partie de sa phrase. Il était vrai qu’elle ne voulait rien faire de sexuelle avec la rousse, mais… Dormir avec quelqu’un… Quand était-ce la dernière fois qu’elle avait fait ça ? il y a 10 ans ? 15 ans ? Sa solitude ne pouvait pas lui permettre de passer cette opportunité, surtout si Fiona était si… Correct avec son visage. Qu’elle ne dégoutait pas la rouquine. Les yeux dorés de la jeune femme regardèrent vers le sol alors qu’elle ouvrit la porte de sa chambre très en désordre au complet.

Just… Please don’t mention the mess… I-I haven’t had to time to clean up.


Spoiler:

Des morceaux de linge un peu partout, des livres, un sac à dos, des papiers quelconques et de l’argent en papier étaient dans les trucs se retrouvant par terre. C’était un beau ramassis d’un peu de tout. Rosemarie était gênée d’inviter quelqu’un dans sa chambre quand c’était dans cet état, mais bon.

Son commentaire sur sa petite blague l’avait fait sourire. Il était extrêmement rare que la belle brune fasse des blagues sur sa mâchoire. Celle-ci lui apportait tellement de mauvaises émotions, alors… Le fait qu’elle le faisait avec Fiona, qu’est-ce que ça voulait dire ? Peut-être qu’elle se sentait vraiment en sécurité et en confiance, avec elle…. Peut-être qu’elle pouvait vraiment avoir une amie avec ces deux filles-là dans le même corps.

Rosemarie frotta son avant-bras, nerveuse et gênée qu’elle voit sa chambre dans un tel état, mais il n’y avait rien qu’elle pouvait faire, vraiment. Déjà que sa chambre n’avait pas beaucoup de place, faire un vrai ménage prendrait trop de temps et… Elle n’avait juste pas l’énergie ou la motivation. Pas du tout. Et pendant que la mutée était prise dans ses pensées, elle aperçu un petit mouvement du coin de l’œil : Fiona qui se déshabillait.

Les joues de Rosemarie virèrent au rouge, alors qu’elle se surprit à regarder les courbes de la belle rousse. Son cœur se mit à battre un peu plus vite et, rapidement, Rosie se cacha les yeux avec ses mains. Elle ne savait pas vraiment comment réagir. La nudité la gênait toujours. Il fallait dire qu’elle n’était pas très habituée à voir des gens attirants dans leur costume de naissance. Et le fait qu’elle soit terriblement en manque de sexe n’aidait pas non plus. La jeune femme pris une grande respiration, ouvrant ses doigts pour qu’elle puisse voir Fiona qui lui parlait de son fusil. Rosie baissa ses mains, jouant nerveusement avec ses doigts.

No I… I understand, you can keep it. I’d feel safer too…


Spoiler:

Elle savait à quel point son bâtiment pouvait être dangereux. Même si personne n’avait rentré pas infraction dans son appartement, elle avait déjà entendu des gens jouer avec la poignée de la porte d’entrée. Des gens cogner très fort aussi. Probablement drogués, complètement inconscients de ce qu’ils faisaient, mais quand même… C’est dans ces moments-là que la jeune femme aurait tant voulu avoir quelqu’un comme Fiona avec elle.

Les paroles de Fiona résonnèrent dans sa tête. Adélaïde lui avait fait une promesse semblable, dans la matinée. Elle allait faire son possible pour que rien ne lui arrive, mais… Il y avait des choses qu’elle ne pouvait pas faire. Si elle voulait s’en sortir, il fallait qu’elle quitte la mafia japonaise. Rosemarie ne répondit rien, ne faisant que lui jeter un dernier regard avant de fixer son lit. Il était assez grand pour les deux femmes, les couvertures étaient vieilles, mais confortables et les draps, neufs. Rosemarie avait changé les vieux, trop dégueulasses.

Prenant quelques secondes pour aller vérifier que la porte d’entrée était bien verrouillée et pour fermer les lumières, la jeune femme se glissa dans les couvertures de son lit qui était collé contre un des murs de sa chambre. Fiona lui avait dit qu’elle viendrait se placer une fois que Rosemarie serait installée. Couchée sur le coté, le visage tourné vers le mur, les jambes recroquevillées, Rosie sentit la fatigue de la journée lui écraser le corps. Maintenant qu’elle était couchée, plus rien ne la ferait se relever. La jeune femme prit une grande respiration, expirant doucement.